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Résumé exécutif

Depuis l’indépendance, la Tunisie a connu des périodes de réforme des politiques éducatives, face au taux d’analphabétisme élevé de la population, l’éducation s’est focalisée sur les contenus, pour s’orienter quelques années plus tard vers l’approche par objectifs, puis lorsque cette approche s’est avérée être un échec, elle a été remplacée par l’approche par compétences, dès lors les innovations dans les domaines des sciences de l’éducation ont cessé en Tunisie, mais se sont poursuivies dans le monde. La Tunisie n’a pas bénéficié de ces recherches et s’est retrouvée piégée dans d’anciennes méthodes depuis plus de deux décennies, ce qui a provoqué une chute des résultats et une baisse du taux de réussite scolaire et c’est ce qu’aborde et explique ce Policy Brief en plus de proposer des solutions afin d’éviter les lacunes du système actuel. 

 Introduction

L’éducation occupe une place importante dans la société, étant le moteur de son progrès. Le  développement de tout pays dépend d’abord du développement de son éducation. C’est cette volonté qui a peut-être motivé le pouvoir décisionnel  à parier sur « la réforme du système éducatif ». Le pays est passé par plusieurs étapes dont la plus importante a été l’expérimentation de nouvelles approches pédagogiques dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation, c’est ainsi qu’on a  remplacé  l’approche par objectifs [1] par l’approche par compétences[2] et ce depuis 1995 à la demande du Président dans le cadre du projet “l’École de demain”[3]. Ainsi, depuis environ un quart de siècle, est appliquée la même approche pédagogique. La question qui se pose est : les compétences sont-elles un système complet ? La recherche en sciences de l’éducation s’est-elle arrêtée à cette approche, N’y aurait-il donc pas besoin de renouvellement dans ce domaine ?

Le système des compétences et la méthode d’évaluation, un obstacle au développement de la qualité de l’éducation

La Tunisie a commencé à mettre en œuvre l’approche par compétences depuis la fin du siècle dernier en 1997, avec l’appui de l’UNICEF et de la Banque mondiale. Il convient de se demander ici, cette aide extérieure est-elle conforme à la particularité de la société tunisienne ?

Notion d’approche par compétences

Avant de s’attarder sur le concept  d’approche par compétences, il faut savoir faire la différence entre deux termes à savoir les compétences et les savoirs. La compétence se caractérise par un degré de complexité adapté au niveau de l’éducation des apprenants. Par conséquent, ce n’est pas un élément unique, mais plutôt un tout, c’est-à-dire un groupe d’éléments fusionnés. La connaissance est ce qui définit le contexte d’une aptitude  éducative ou  sociale et n’est qu’une composante de cette dernière. Aucune compétence n’a de sens sans la présence de tous ses éléments. C’est l’essence de la différence entre l’approche d’enseignement par compétences et le reste des autres approches[4].

Le concept de compétence est représenté dans une approche pédagogique qui opère selon une stratégie éducative qui est fondée sur le développement des compétences des élèves plutôt que sur l’apprentissage des connaissances. Son but est d’enseigner à l’apprenant et de lui fournir des capacités en adéquation avec les exigences de la société. L’objectif de l’approche par compétences est de permettre à  l’apprenant  d’adapter  l’ensemble de ses connaissances et aptitudes acquises et les intégrer pour résoudre un problème complexe et ainsi donner du sens aux apprentissages séparés, sans utiliser toutes ses connaissances dans une seule activité, mais plutôt de sélectionne des connaissances et exclut d’ autres, selon la situation proposée. En sciences de la vie et de la terre par exemple, l’apprenant étudie les animaux et les espèces auxquelles chaque animal appartient, et apprend leurs mouvements et leurs habitudes alimentaires. Cependant, s’il est interrogé sur la chaîne alimentaire, il doit nier tous les enseignements et ne garder que la leçon sur la nourriture. Cela pose un problème et soulève une question importante : la connaissance qu’il n’a pas utilisée est-elle sans importance ? Les compétences sont-elles liées à l’apprentissage tout au long de la vie, c’est-à-dire conduisent-elles l’apprenant vers le processus d’auto-apprentissage[5] ?

Le système se heurte à la réalité tunisienne

Les compétences tiennent-elles compte de la spécificité de la société tunisienne ainsi que celle des enfants entre eux ?Le processus d’enseignement et d’apprentissage en général est très global pour être réduit à un système de compétences. Le but de l’éducation est d’éduquer l’enfant – l’élève – l’individu – le citoyen tunisien de demain et d’élever un individu sain qui contribue à la construction d’une société saine. Les compétences qui ont fait lieu de réforme ne sont rien d’autre que le renforcement de la soumission aux pays externes, car chaque société a ses besoins et sa culture, et toute réforme doit commencer de l’intérieur en exprimant ses lacunes et en œuvrant à les combler. Les compétences sont un système externe à la société, projeté sur elle, qui fonctionnent selon le principe de « moins de connaissances et plus de compétences », car la connaissance fait référence à l’apprentissage de concepts, de principes et d’informations liés à un sujet particulier à travers des livres, des médias, des encyclopédies, des institutions académiques et autres sources, tandis que la compétence fait référence à la capacité d’utiliser et d’appliquer ces informations sur le terrain. En d’autres termes, les connaissances font référence à la théorie et les compétences font référence à l’application réussie de cette théorie dans la pratique et à l’obtention des résultats escomptés[6]. 

Si la finalité de l’éducation est la réalisation de soi dans toutes ses dimensions : créateur – producteur – critique – innovateur – savant qui communique dans plus d’une langue, alors le système de compétences empêche la réalisation de soi car il réduit le processus éducatif à l’acquisition de compétences. L’apprenant demeure incapable de découvrir, d’argumenter et de tirer des conclusions. Cela signifie qu’il n’a pas construit une pensée critique. Par conséquent, l’élève se retrouve face à un détachement inévitable et à un vaste gouffre : un gouffre entre la réflexion et l’application entre le savoir et le travail, ainsi l’apprenant se retrouve étranger dans le processus éducatif.

Le problème de la prise en compte des différences individuelles et des moyens

L’éducation est fondée sur une valeur humaine importante, qui est l’égalité des chances, ce qui signifie la nécessité de prendre en compte les différences et les rythmes d’apprentissage des différents élèves. Chaque classe est composée d’élèves différents en termes de capacités, d’intelligence, d’aptitudes, de penchants et de motivation, et ils viennent d’horizons différents. Quand on leur propose une situation éducative unique, est-ce qu’on tient vraiment compte de leurs capacités et est-ce qu’on respecte leur intelligence, d’autant plus que les différents systèmes éducatifs ont privilégié l’intelligence linguistique et la logique au détriment du reste des intelligences. La réponse est définitivement non, car chaque enfant a sa propre intelligence : « Commencez par connaître vos élèves car en réalité vous ne savez vraiment rien d’eux »[7] , cela confirme l’échec du système de compétences. Ce qu’un élève actif avec un rythme d’apprentissage rapide accompli en dix minutes, un autre moins actif et moins rapide l’accomplit en une demi-heure, et un troisième élève l’accomplit en une heure ou plus.

Source  https://www.new-educ.com/multiple-intelligences

Les compétences consacrent la pédagogie de la réussite, car l’apprenant passe automatiquement d’une année à l’autre selon la règle du « déplacement vers le haut » et non en fonction de l’acquisition d’apprentissages qui lui permettent de progresser. La réussite devient une règle et l’échec une exception, mais comment cet enfant, qui a réussi sans l’acquisition de connaissances, peut-il faire face à de nouveaux apprentissages plus complexes.

L’éducation repose également sur deux principes harmonieux : la gratuité et la qualité. Chaque élève bénéficie d’un enseignement gratuit, mais lorsque les compétences passent de la théorie à la réalité, on se retrouve devant un véritable gouffre profond entre la théorisation et la réalité éducative tunisienne. Le principal problème gangrenant  l’éducation est la faiblesse et le manque de moyens, ce qui affecte négativement l’apprentissage et la réussite scolaire.

Dès lors, nous nous concentrons sur l’aspect pédagogique de cette approche, qui nous place devant deux types d’écoles : les écoles privées et les écoles publiques. La première est la propriété du capital : ceux qui monopolisent les richesses et cherchent à se doter de tous les moyens pédagogiques, notamment des moyens technologiques modernes, et donc d’offrir un programme d’enseignement approfondi en adéquation avec les pédagogies, notamment celles qui nécessitent un nombre limité d’élèves, comme la pédagogie de projet ou la pédagogie différenciée. Par conséquent, dans ces écoles, le nombre d’élèves dans une classe ne dépasse pas vingt. Il faut également souligner que le nombre réduit d’élèves conduit nécessairement à un enseignement plus efficace, une approche suivie par les pays développés.

 Dans les écoles publiques, le nombre d’élèves dans une classe peut au contraire atteindre entre 30 et 40 élèves, et ainsi l’efficacité et la qualité de l’enseignement diminuent, ce qui entrave l’application de la pédagogie qui accompagne l’approche par compétences. Si nous prenons en compte le critère de qualité qui n’est obtenu que par la réunion de certaines conditions, notamment le nombre d’élèves dans une classe et la mise à disposition de moyens pédagogiques et technologiques, nous remarquons qu’il y a des compétences qui sont en même temps adéquates aux écoles privées et inadéquates aux écoles publiques. De là, nous concluons que les compétences qui permettent d’obtenir une éducation de qualité pour les élèves sont devenues l’apanage de ceux qui peuvent payer les frais[8].
La gratuité de l’éducation est maintenue aux dépens des compétences, ce qui dépouille l’État de ses dispositifs liés aux secteurs vitaux, car chacun s’efforcera de s’inscrire dans des écoles privées afin d’obtenir un enseignement de «qualité». Comme le nombre d’élèves par classe est réduit, cela assure la réalisation de l’objectif souhaité et du but recherché : un « meilleur » enseignement. Un enseignement gratuit qui manque de qualité, ou un enseignement privé dont la qualité est payante.

 Des études confirment que les compétences ont aggravé la réalité de l’inégalité des chances entre la classe ouvrière et la classe aisée, et la preuve est que ceux qui sont dans l’incapacité de terminer leurs études ou de choisir une orientation universitaire, ou même ceux qui ont obtenu des diplômes supérieurs et sont au chômage sont les fils de familles pauvres[9].

Défaillance du système des examens :

 On pense que la sélection déterminée par l’examen uniquement garantira la qualité de l’enseignement et préservera la valeur des diplômes ce qui incite les enseignants à prendre davantage soin des élèves exceptionnels au détriment des autres. Un tel comportement conduit à la marginalisation de ces derniers et les pousse vers l’échec et donc à l’exclusion, car ils pensent qu’ils sont coupables alors que le système, y compris ceux qui le composent, les a lésés. Comment préparer un examen commun pour plusieurs élèves sans prendre en compte le type d’intelligence de chaque apprenant, l’environnement auquel il appartient, ou encore les imprévus qu’il peut traverser, par exemple, l’élève Mouhamed est un élève intelligent, mais le jour de l’examen il a souffert de troubles psychologiques en raison du changement de son lieu de résidence et il a laissé ses pairs dans l’ancien quartier. Il n’était pas concentré durant l’examen et ne l’a pas passé comme d’habitude. Il a par conséquent échoué. Nous savons que l’apprenant a de grandes capacités, comment pouvons-nous évaluer son intelligence avec un devoir qu’il n’a pas complété à cause d’un problème psychologique et les exemples de Mouhamed sont nombreux. Il faut donc conclure que le nombre n’est pas le critère d’excellence et nous devons nous concentrer sur les connaissances, non sur les notes obtenues.

La Tunisie se classe 84e dans le monde et septième dans le monde arabe dans le classement de l’indice de la qualité de l’enseignement, selon les statistiques de 2019, sur 140 pays de l’indice « Davos »[10]. Cette régression confirme l’existence d’une réelle défaillance qui rend le système éducatif tunisien non conforme aux standards internationaux. Au vu des profondes transformations que connaît le monde aujourd’hui dans les domaines de la connaissance, de la recherche, de la technologie et de la communication et au vu de leur impact sur tous les domaines de l’activité humaine, l’école porte plus que toute autre institution la responsabilité d’assurer la mission d’accompagnement et de formation pour réduire l’écart entre les nations productrices de savoir et les autres[11], et dans le même contexte, il est nécessaire de mettre à jour le système d’évaluation et l’ensemble du système des examens pour être conformes aux exigences de cette ère.

Alternatives et stratégies suggérées :

Suivre les progrès mondiaux et les systèmes éducatifs modernes

Le monde connaît de profonds changements au niveau de la composition des sociétés, de l’élaboration des savoirs, des méthodes de travail et des moyens de production, ainsi, les principaux acteurs de l’éducation de toutes sortes, et même en partenariat avec les parents et toutes les autorités locales, doivent multiplier leurs efforts pour mettre en place un système éducatif stable à la lumière d’un monde en constante évolution. Il n’y a pas d’avenir pour une école qui glorifie l’imitation. Les enjeux soulevés par une réalité qui se complexifie de jour en jour nécessitent une veille éducative et une réflexion continue pour renouveler la mission de l’école et les outils de son travail. Observant les mutations que connaît le monde, il semble que les nations les plus sensibilisées à l’éducation, comme le système finlandais, sont en tête de l’indice de qualité de l’enseignement, selon les statistiques du même indicateur précédent, et selon la liste des meilleurs pays dans l’enquête du magazine New York pour l’année 2010 en termes de santé, d’économie et d’éducation. Le modèle finlandais a placé l’éducation au premier plan et a préparé le climat propice à son développement. Il n’y a pas de critères qui déterminent le niveau de l’enfant comme ceux adoptés dans le système tunisien. Le nombre n’est pas un critère d’excellence et ne détermine pas le véritable niveau d’intelligence ou son absence. Le système éducatif finlandais se concentre sur le confort de l’enfant, car l’école est un espace de confort et non de misère, et ce système a été mis en place dans toutes les régions de Finlande et ne profite pas à une seule classe sociale, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’écoles privées, toutes sont soutenues par le secteur public, contrairement à la Tunisie, dont l’éducation ne garantit plus l’égalité des chances et pour cela, toute la population doit se mobiliser contre ce ciblage direct qui dévalue la valeur de l’école publique[12].

La nécessité de prendre en compte les différences individuelles :

L’enseignant sait que les élèves d’une même classe, même s’ils sont passés par les mêmes stades de développement, diffèrent car ce sont des individus distincts, chaque enfant ou adolescent représente un être différent et unique soumis aux règles régies par la psychologie. L’enseignant doit donc se familiariser avec la psychologie de l’enfant pour pouvoir assimiler et comprendre les enfants, ce qui exige une formation individuelle couplée à l’auto-apprentissage et à la recherche renouvelée menée par chaque enseignant de son côté. Sans oublier les cours de formation dispensés par le cadre pédagogique, qui sont d’une grande importance, et la recherche notamment en sciences de l’éducation, afin de s’informer des pédagogies modernes ainsi que de la théorie des intelligences multiples et comment y faire face et les développer. Le processus éducatif doit prendre en compte les modèles d’apprentissage et les différents besoins de l’enfant en suggérant, par exemple, des situations problèmes qui concordent avec leurs capacités et qui touchent leurs réalités. L’enfant à ce stade n’a pas encore atteint le stade des « processus sensoriels » comme l’appelle Piaget. Il n’est pas possible d’évaluer leurs capacités sur la base d’un examen[13].

La prise en compte des différences individuelles conduit nécessairement à revoir la question du temps scolaire : chaque apprenant a son propre rythme d’apprentissage, et donc le temps qu’il met pour résoudre une activité varie. Par conséquent, un temps suffisant doit être accordé à l’apprenant pour résoudre la situation qui lui est présentée sans aucune contrainte de temps, mais les programmes officiels l’empêchent. Ainsi la réforme doit commencer par ces derniers, car ils doivent être flexibles pour que l’enseignant qui est le seul à connaître les particularités de sa classe et les besoins de chaque enfant est le seul à pouvoir prendre la décision. Les autorités concernées devraient lui donner une liberté totale pour choisir les cours en fonction de ce qu’il juge important et profond et sert les besoins de l’apprenant[14].

En plus de fournir le temps convenable, il est également nécessaire de fournir l’espace convenable en termes d’infrastructure et de nombre d’élèves dans chaque classe pour appliquer la pédagogie différenciée  afin que l’éducateur puisse présenter les situations éducatives appropriées pour chaque enfant afin d’égaliser les chances entre les apprenants.

Réforme du système des examens

Il est nécessaire de former des individus capables d’analyser des situations complexes, d’interpréter des données complexes et contradictoires, de les synthétiser, de concevoir des solutions ou des alternatives, de rechercher et d’innover. Ceci ne sera pas déterminé par un nombre dans une copie d’examen, mais plutôt par le dépassement de l’idée que nous apprenons pour passer des examens et par l’adoption d’une nouvelle vision, qui est que nous apprenons pour construire une société meilleure.

Les programmes officiels en place limitent l’enseignant et l’apprenant, et constituent un obstacle entre eux. L’élève tunisien porte en lui le fardeau des examens et de l’anxiété de performance. Cette anxiété doit être éliminée, et l’école doit devenir un espace où il fait bon vivre, à l’instar du système éducatif finlandais, qui n’effectue pas d’évaluations pendant les neuf premières années. Les apprenants sont plutôt évalués selon leurs performances et à des stades avancés, ils passent des évaluations, mais les résultats restent confidentiels jusqu’à ce que le Conseil national de l’éducation le demande. Cette demande a pour objectif d’œuvrer à l’amélioration de l’éducation[15].

 Par conséquent, l’évaluation doit être abandonnée et remplacée par l’amélioration des performances. L’évaluation est un processus de jugement : juger l’élève selon le succès ou l’échec, alors que l’amélioration des performances est la collecte, l’examen et l’analyse de données, et le but de celle-ci est l’optimisation et l’amélioration des performances, et cela instillerait la confiance dans les rangs des apprenants et développerait une meilleure estime de soi chez les enfants et ainsi cette démarche pourrait hisser notre éducation au rang de celle des pays développés[16].

Conclusion

A travers cette courte étude, les échecs du système éducatif tunisien depuis son adoption du système de compétences ont été révélés. Il a également été révélé que cet échec est représenté par la baisse des résultats scolaires, la brièveté du temps scolaire (heures d’études quotidiennes et hebdomadaires), qui empêche l’application de certaines pédagogies telles que la pédagogie différenciée, la faiblesse des possibilités et des moyens éducatifs pour appliquer l’approche par compétences etc. Afin de résoudre fondamentalement ces problèmes, il est nécessaire de prendre en compte les différences individuelles et les rythmes d’apprentissage au sein d’une même classe, revoir le système d’évaluation et le remplacer par l’amélioration des performances et abandonner l’idée de l’examen comme clé de réussite et preuve d’intelligence.

Recommandations 

Les autorités concernées du ministère de l’Éducation, les délégués régionaux et tous les acteurs du processus éducatif doivent :

● Abandonner le système de compétences qui a prouvé son échec dans le secteur public, en raison de la baisse des résultats scolaires.

● Suivre le rythme des pays développés en matière d’éducation, et ainsi revoir le système d’évaluation et de numérotation et le remplacer par l’amélioration des performances, c’est-à-dire la réforme.

● Permettre à l’enseignant et à l’apprenant de déterminer eux-mêmes les axes d’apprentissage en fonction de la spécificité de la classe et des besoins de chaque enfant, en tenant compte de la région dont ils sont issus et en fonction des différences individuelles et de leur rythme d’apprentissage.

● Allonger le temps scolaire pour que l’enseignant puisse appliquer la pédagogie différenciée qui consacre le principe d’égalité des chances entre les apprenants et qui garantit une éducation équitable pour tous et le maintien de l’école publique par l’Etat.

[1]Ait Meziane : de la pédagogie par l’objectif à l’approche par compétence : migration de la notion de compétence  2014 p 144 [2] sadiki amari sadik – Education, développement et défis futurs : une approche sociologique, Casablanca – L’Afrique à l’Est 2015, p.130. [3]La Nouvelle réforme du système éducatif: programme pour la mise en œuvre de l’ “Ecole de demain” (2002-2007).[4]Entre compétence et savoir scientifique… quelle relation ? Écrit par Naouar Mbarkia le 20 octobre 2019, t https://www.echoroukonline.com/%D8%A8%D8%A%D8%A1%D8%D-83%D8%A7%D8%A1%D8% A9-D8%A7%D8%B9D8%B9 %D8%B9%D8%B9%D8%B9%D8%B9%D8 84%D8%A7%D8%A7%D8%A%D8%A9[5]Le Bulletin éducatif est un périodique publié par le ministère de l’Éducation, le 4 décembre 2004[6] “La différence entre la connaissance et la compétence” par Dr. Nabiha Jaber Mouhammad, http://kenanaonline.com/users/DrNabihaGaber/posts/510000 [7]Livre des sciences de l’éducation par Dr Ahmed Chabchoub [8]Une déclaration médiatique de l’ancien ministre de l’Éducation, Hatem bin Salem, datée du 18 septembre 2017, sur la chaîne Nessma https://www.youtube.com/watch?v=orCWiENS_EU&t=5s.[9]Article de Bachir El Hamdi, Tunisie, 10 juillet 2009 [10] Indice de la qualité de l’enseignement publié par le Forum économique de Davos 2016.[11]Kobla Somaya et Ghazal Nadia, La communication éducative entre le professeur et l’enseignant et sa relation avec la réussite scolaire[12]site : finish national agency for education  [13]Le livre des intelligences multiples – Jaber Abdel Halim[14]Jamil Alhamdaoui, La pédagogie différenciée, Librairie intellectuelle, 1 ère édition 2015 p 7[15]Dr Ali Zayour : L’éducation et l’enseignement entre savoirs et développement, 1ère édition 2010 : Fondation universitaire pour les études, l’édition et la diffusion de Beirut Liban. [16] Encyclopédie Lisan Al Arab d’Ibn Mandhour

Références bibliographiques
Le contributeur

Bouthaina Saidi

Enseignante, titulaire d'une licence appliquée en éducation, intéressée par l'éducation

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